vendredi 17 mai 2013

Udaipur - उदयपुर


              Grace à l’aide d’une écossaise habituée d’Udaipur et de ses environs, qui me rencarde sur une guest-house, c’est Ziguouiguoui « Hélène et les garçons » qui vient me chercher à la gare ; Chemise en Jean’s, boucles d’oreilles, cheveux rasés et houpette longue, grosse moto, tout y est, je me sens tel johanna dans les bras de cricri d’amour !!! Comme c’est la saison basse, Manish (c’est son nom) a beaucoup de temps, et s’avère être un très bon guide. La ville est paisible, avec ces lacs, son palais, les indiens sont fières de vous dire que c’est la ville la plus romantique d’Inde. Peut être un peu trop touristique à mon goût, beaucoup de boutiques de souvenirs, de resto et de guest-house. Mais il s’en dégage toujours une spiritualité, des vaches sacrées à tous les coins de rue et dans chaque conversation reviennent les notions de Karma, de fatalité, de chances à saisir, les indiens sont loin d’appliquer notre bien connue, procrastination, alors je passe mes journées à écouter toutes ces histoires, ces philosophies de vie, à chaque rencontre sont lot de réflexions sur la vie. A chaque balade, une nouvelle rencontre, un autre thé, une nouvelle conversation, je ne me lasse pas de ce quotidien toujours différents, comme ils disent, chaque jour est unique et ne reviendra pas.



Mariage Rajput - शादी राजपूत

Ma décision était prise, après 10 jours, je devais quitter Udaipur, et comme toujours, c’est ce moment que ziguouiguoui cricri d’amour a choisi pour m’inviter à un mariage. Les indiens passent leur temps à me dire qu’il ne faut pas rater sa chance. Donc pour une fois, je suis leur conseil, et décide que non, je ne raterais pas l’occasion de participer à un mariage au rajasthan. Le Rajasthan est l’un de ces endroits, encore très traditionnel où les mariages sont arrangés, les hommes et les femmes séparés pendant la noce et le problème du mariage précoce est prégnant. Dans mon cas, il s’agit  de la caste des rajput (guerriers), le mariage est effectivement arrangée mais les protagonistes n’ont pas 14 ans comme dans certains cas de figures.
            Nous arrivons donc dans le village, ma présence est visiblement une surprise pour les invités, mais bonne surprise, leur sens de l’hospitalité est inégalable, je me sens donc rapidement comme à la maison !! Les regards que je décèle derrière tous ces voiles colorés sont d’abord plein de curiosité mais très vite des dizaines de sourires jaillissent. Ces femmes tirent sans cesse leur voile, pour cacher leur visage, mes yeux scrutent, espérant apercevoir des parcelles de visages nus, je suis vite conviée à m’asseoir au milieu de toutes, prenant part, le sourire aux lèvres, à leurs chants, leurs danses. Beaucoup de joie de vivre et de complicité émanent de tous ces rituels.
            Pour me fondre dans le décor, j’avais pris soin d’emprunter un sari à une amie de Manish. Le problème du sari, c’est que pour une européenne, l’enfiler seule est mission impossible. Heureusement 15 femmes de la noce se font un plaisir de me prêter main forte. On est 15 dans une pièce de 10m², il est 14h, il doit faire 38°C, j’ai ma bouée blanche  à l’air (merci le sari), et des mains qui se baladent sur mon corps, trop d’yeux qui me regardent, j’ai chaud, très chaud, suis probablement écarlate, parfaitement à l’aise au milieu de ces inconnues. Après les derniers conseils beauté, « tu devrais mettre tes cheveux comme ça », « ah tu n’as pas de bijoux, mais pourquoi ?!! », on finit par quitter la pièce. Ma sortie est digne de celle du princesse, je ne rêve que d’une chose, partir me cacher dans un coin et fumer une clope. Mais non, désormais indienne, il est temps d’aller danser, pas évident avec 6 m de tissus autours du corps. Mon style bâton qui danse, ne passe pas inaperçu, l’une des sœurs me prête donc une de ses robes rajput, plus adaptée pour se mouvoir. Dans cette tenue, je me sens l’âme d’une rajput et me fond dans la masse, les femmes sont au petit soin, je suis invitée dans tout les cercles, sollicitée en permanence, les photos fusent, je deviens photographe officiel de la noce. Je participe activement à tout les rituels, les chants, les danses, les sketchs, le tartinage de corps avec une mixture à base de curcuma, la session henné. Je suis aux anges, pour la première fois en Inde, je rencontre des femmes, on ne parle pas la même langue mais ma face de clown et mes capacités de psychomot, nous permettent de communiquer simplement. Plus le temps passe et plus les femmes me dévoilent leur visage souriant, leurs bijoux scintillants, me questionnent sur ma vie (mariée ?? enfants ??), m’expliquent leur lien de parentés.



            Les festivités touchent à leur fin, le 3ème jour, est le jour officiel du mariage, la procession, le temple, l’union des mariés, malheureusement dans cette famille (ou cette caste), les femmes ne sont pas autorisées à assister à cette cérémonie, jusqu’à présent la fête se passait dans la famille du marié, je n’avais pas encore eu l’occasion de voir la future femme, nous passons donc la journée entre femmes, à attendre l’arrivée des jeunes mariés.
            Leur arrivée est loin d’être plein de joie de vivre, la jeune femme vient d’être arrachée à sa famille, elle doit désormais vivre avec une famille d’inconnue, elle semble encore très jeune, les mariés s’étaient-ils déjà vu auparavant ?, beaucoup de mes questions restent sans réponses. Après son arrivée, elle est vite emmenée dans une pièce, entourée de quelques sœurs du marié, elle est à peine autorisée à parler. Quand finalement, on m’invite à aller la saluer, mes sentiments sont confus, je la trouve prostrée dans cette pièce sombre, j’ai cette étrange impression de venir veiller une mourante. On me sollicite encore pour prendre une photo d’elle, j’ai le sentiment que ce n’est pas son souhait, mais je m’exécute. Sur cette photo tant de tristesse émane de ses yeux qu’on distingue à travers le voile. Je quitte la pièce, trop d’émotions, j’ai besoin d’une clope, d’un petit coin pour m’échapper, comprendre.
            Puis encore quelques rituels, l’empreinte de ses pieds, des dons des invités et la jeune femme disparaît à nouveau, je n’aurais qu’une autre occasion de la croiser le lendemain avant mon départ. La fête se finit sans elle, les chèvres ont été tuées pour l’occasion, le repas est délicieux, mais la soirée moins festives que les précédentes.
            Je finis par quitter cette famille, avec des centaines d’invitations, officiellement intégrée à cette famille, mais aucun moyen de les contacter, espérant seulement que le destin me permettra de tous les revoir.

Pfffff emotions en terre Rajput !!!


mercredi 15 mai 2013

Pushkar - पुष्कर



Après une séparation larmoyante, je prends la route pour Pushkar. Dans le bus qui me conduit à la ville, la chaleur me paraît de plus en plus étouffante, l’air qui pourrait rafraîchir, ne fait que brûler la peau, mais ma mauvaise humeur (après 6 mois je ne sais toujours pas gérer la chaleur) ne m’empêche pas d’en prendre plein les yeux. J’observe rêveuse les montagnes rocheuses et plaines arides du Rajasthan, les femmes du bus sont un festival de couleurs, leurs saris flottent au vent laissant apercevoir tout leurs bijoux, des boucles d’oreilles, des chaînes, des bracelets, de la dorure en veux-tu en voilà, sur leur peau mate le spectacle est saisissant.
J’échoue dans un hôtel un peu en retrait de la ville, genre Club Med, avec piscine et gérant fumeur de pétard. Mais ce qui m’a convaincu c’est la réception en moto à la station de bus et la grosse remise sur la chambre. C’est officiellement la saison basse au Rajasthan, la chaleur devient étouffante, les indiens eux même ferment boutique et partent se terrer au frais dans les montagnes !! Et moi, je suis là, dégoulinante, errant dans les rues, rasant les murs à la recherche d’ombre, essayant tant bien que mal d’éviter les brahmans qui vous réclament des donations conséquentes sous couvert de chance et d’un meilleur Karma, « merci mon Karma se porte bien et non je ne te donnerais pas mon argent pour que tu puisse t’acheter une nouvelle moche chemise » (les brahmans étant l’une des castes les plus privilégiées d’Inde).


            Dans cette errance, je finis par échouer dans le resto de ziguouiguoui bouclettes (ziguouiguoui étant le sobriquet donner aux indiens que j’ai rencontré). C’est donc avec lui que j’apprends l’art (que je maîtrisais déjà assez bien) du shanti shanti : la glande par temps chaud. Et au fil de discutions sur les coutumes indiennes et de philosophie sur la vie vue par les hindous, je m’incruste bien comme il faut dans son cercle d’amis. Je suis invitée dans les villages, apprends la préparation des chapatis, vois pour la première fois voler un paon (bah c’est vachement beau !!), danse avec des fillettes devant des clips bollywood ringards, profite des couchers de soleil, et m’éternise shanti shanti dans la ville !! Mais n’apprends toujours pas à prendre des décisions.
Je quitte la ville, un matin, pour Udaipur mais pas vraiment convaincue de partir dans la bonne direction.

mardi 30 avril 2013

Agra - आगरा


Parce que le Taj Mahal, c’est comme la tour Eiffel, Angkor Wat, le Machu Picchu, la pyramide de Kéops, la grande muraille de Chine ; des incontournables et dans un dîner mondain ça fait toujours bien de pouvoir dire « le Taj Mahal, ouais, pffff j’ai trouvé ça complètement surfait » !!
Pour toutes ces raisons, on a fait une petite halte dans notre périple. Une journée pour admirer ce molosse architecturale, tellement blanc et bling bling que j’avais du mal à garder les yeux ouverts. Et c’est vrai qu’il en impose avec ces deux mosquées rouges, le tout surélevé pour qu’on ne voit que le ciel en le regardant (ça je l’ai lu dans le guide). Mais finalement, il est presque plus beau de loin, lorsqu’au petit matin on ne distingue que sa silhouette dans la brume, mais on était là, alors on a payé les 750 roupies pour le voir de près. (Quand les indiens n’en payent que 10, et lorsque je m’en suis offusquée quelques jours plus tard, mon ami indien m’a simplement répondu « ah ça c’est l’Inde, tu peux rien y faire » « ah ok !! »). On a donc traîné pour rentabiliser le prix, admirer les deux faux tombeaux, les pierres semi-précieuses sur les façades, le marbre translucide, pris des photos. Mais c’est qu’il faisait chaud, et comme on n’avait pas suffisamment d’argent pour boire des bières tout le reste de la journée en regardant le Taj Mahal depuis notre roof-top et bien on est aussi parti visiter le fort d’Agra. Belle architecture, jolis jardins, et va savoir pourquoi dans ce lieu, on était un peu des princesses, tout le monde venait se prendre en photo avec nous, et nous, on s’est prise au jeu… à tel point qu’on s’est même incrusté dans le clip d’une star pakistanaise, très furtivement bien évidemment, notre teint luisant piquait toute la lumière !!
Ainsi se termine notre journée à Agra et mon dernier jour en compagnie d’Agathe et Seb. « Le Taj Mahal, ouais, pffff, c’est un peu surfait non ??!! »


samedi 27 avril 2013

Varanasi – वाराणसी



Je sors de ma guest-house réconciliée avec les indiens, repensant à ma troupe de comédiens rencontrée dans le train et faisant une croix sur l’arnaque de la veille.
            La chaleur se faisant moins étouffante, je me préparais pour la plongée dans la ville sacrée. On m’en avait tellement parlé, j’étais impatiente de la découvrir.
            Et comme bien souvent en Inde, à peine avais-je mis le pied dehors, qu’un homme m’alpague. Cet homme, aux ongles bien trop sales (va savoir quel est son métier, me dis-je), parvient à m’expliquer en 3 phrases, qu’il est interdit de photographier les ghats et le golden temple. Et me fait signe de le suivre, je ne sais pour quelle raison, probablement emportée par cette vague mystique, je l’ai suivi dans ce labyrinthe de ruelles, slalomant au milieu de tout ces hommes, vaches, bouses, détritus et tentant désespérément de ne pas perdre mon « guide ». Cette frénétique course s’acheva au milieu du manikanikan Ghat, le lieu principal d’incinération des morts. Et je me retrouve là, au milieu de tous ces hommes endeuillés (les femmes n’ont pas le droit d’assister à la cérémonie), au milieu de ces corps enfouis dans des brasiers. La chaleur m’étouffe, l’odeur d’urine me prend à la gorge, et j’écoute à peine cet homme, m’expliquer les processus d’incinération. Je suis juste plantée là, abasourdie, regardant pudiquement ces morts enroulés dans des tissus oranges, rouges, tous ces corps plongée dans le Gange sacré. J’observe ce fourmillement d’hommes qui prient, qui travaillent.
            Ensuite, c’est Rahul qui prend le relais, un jeune indien qui bosse dans le textile et qui prétend fournir Sonia Rickiel en soie, encore un baratineur, me dis-je, qui va m’entraîner dans son shop, qui va me faire des yeux de chien battu et me refourguer des fausses soies. Le garçon est collant !! Pas évident de le semer, mais Rahul s’avère être une bonne compagnie, pas d’entourloupe, il me balade dans la ville, me raconte l’histoire des lieux, de sa religion. Il me sert de guide dans les ruelles, à chaque maison, son temple. Et j’écoute patiemment ses histoires, comprends la motié, hoche poliment la tête et admire toutes ces bâtisses à l’architecture des maharadjas.
            Après le dîner, c’est un autre indien que je recroise et qui insiste pour me raccompagner, en moto ce coup-ci. Why not !!.... Grosse erreur, se déplacer dans les rues à pieds est déjà sportif alors en moto…. Ce sont un enfant, une vieille, un taureau qu’on a failli écraser, 15 presque chutes de moto et une grosse frayeur, la moto c’est sympa, mais une fois suffira !!


            Je passe ces quelques jours à me balader dans ces ruelles, rarement seule, me faisant toujours ouvrir des thés, des conversations. Et je m’imprègne de cette ville sainte, où l’hindouisme y est originel, les gens pieux. Je découvre les rituels de prières (puja) au bord du Gange, les festivités dans les rues, la ferveur au temple, le profond respect qu’ils ont pour leurs Dieux. Mais toujours ces paradoxes indiens ; On ne jette rien directement dans le fleuve, car il est sacré, par contre aucun problème pour tout mettre par terre, ce qui indéniablement se retrouvera dans le Gange ; On respecte les vaches, qui sont, elles aussi, sacrées, elles peuvent rentrées dans les maisons, squattées les rues, les trottoirs, par contre on les nourrit à peine et on les laisse manger toutes les sacs plastiques et autres détritus. Et les femmes dans tout ça ?? Elles sont l’objet de désir, la mère, une balance dans la religion, probablement un peu marâtre. Mais cachées des pieds à la tête, rarement seule dans la rue, trop « folles » pour assister aux incinérations, pas autorisées à danser en public, pas suffisamment intelligente pour participer aux conversations bref tout à fait à l’image des femmes de la télé !!

Nous avons également du faire face à quelques désagréments, la pluie par exemple, rien de bien grave me direz-vous jalousement après l’hiver interminable. Mais comme je l’expliquais plus tôt, par jour sec, il faut slalomer entre les bouses, respirant par la bouche pour oublier les odeurs d’urines, risquant ainsi à chaque instant d’avaler l’une de ces milliards de mouches qui squattent bouses et déchets. Et bien par jour de pluie, l’eau transforme tout ce merdier en une boue glissante et répugnante. Il est alors impossible de se promener en ville sans être recouvert de merde des pieds à la tête. Par jour de pluie, pour ta survie, reste au fond du lit.
            Autre désagrément, les singes qui ont investi la ville, trop mignon d’observer leur vie sur les toits, comme ils volent les légumes, …, trop mignon, jusqu’au jour où vous vous retrouvez dans un escalier étroit, entouré par une meute de singes pas contents, montrant les dents, attrapant vos vêtements, vos bras. « surtout ne souris pas, ne montres pas tes dents » me dit Agathe « ça n’a pas l’air de marcher cette technique, pensais-je, ils ont l’air de plus en plus nombreux et de plus en plus excités non ?? » C’est finalement saines et sauves qu’on s’est sortie de cette affaire, en rasant les murs, les jambes flageolantes, le rire nerveux, avec une trace de main de singe sur mon bras et les cheveux un peu ébouriffés pour Agathe !! 

            Bref pour reprendre un slogan connu (parce que je ne trouve pas de conclusion à cette histoire) : Si c’est Varanasi, j’y vais aussi madame !!

dimanche 21 avril 2013

Pokhara - पोखरा



Shopping terminé, colis envoyé, allégée de quelques euros, je finis par quitter Kathmandu, en compagnie d’Agathe et Seb, direction Pokhara (deuxième grande ville du Népal). La ville est paisible, située au bord d’un lac, entourée de montagnes et au loin, on aperçoit la chaîne des Annapurna, dans notre cas, le temps chaud et la poussière de la ville forment un joli et épais voile nuageux, nous empêchant d’admirer les monts enneigés, mais j’imagine que par temps clair le cadre est magnifique !!
            Pokhara semble être le lieu parfait pour se poser, profiter et méditer. La ville et son tourisme transpire l’amour et la sérénité. Et qui dit « amour et sérénité », dit touristes hippies en masse. Contrairement à Kathmandu, où toute sorte de touristes se côtoie ; la classique anglo-saxonne, en mini-jupe et débardeur, aux bourrelets prêts à éclater dans des fringues trop serrés ; la petite famille « amoureux de la montagne » dans leur complet Quechua, les touristes indiens et leur fort pouvoir d’achat ; les chinois et coréens toujours en groupe avec la casquette de reconnaissance et marchandant ferme pour gagner un roupie sur le prix de leur banane ;  et évidemment les gens bien comme moi !! (modestie quand tu nous tiens)
            A Pokhara le mot d’ordre des touristes semble être, surtout ne te laves pas les cheveux,  enfiles ton pantalon large, tes gros bijoux et surtout n’oublies pas ton débardeur Om ou yeux de Bouddha, ça y est tu es prêt à entrer dans la grande communauté des hippies de Pokhara, prêt à fumer des pétards en parlant d’amour inconditionnel. Une impression de revivre woodstock mais en version transe, autant vous dire que je suis comme un poisson dans l’eau !! Et encore ça c’est la version soft des gens bizarres, il n’est pas rare de croiser des blancs vêtus comme des sadous, torse nu, turban, point sur le front, resté perché, et qui vous annonce très modestement qu’il faut les appeler Shiva.



            Le temps n’étant pas des plus clément, ça n’a pas favorisé les élans de motivations, pas de grandes balades dans les villages, pas d’aventures dans les montagnes. Seulement des petites promenades dans la vallée, champs à perte de vue, camps tibétains, et évidemment la pagode de la paix pour sa vue sur les Annapurnas, dixit le Lonely Planet et les cartes postales. En réalité notre séjour à Pokhara, à surtout était un séjour gastronomique, alternant entre Dal bhat et plats occidentaux. Merci à Laxmi pour ces incroyables burgers, et son désormais mémorable « why not » !! : « tu peux me faire un burger ?? – why not !! – si je te demande le petit tableau de Marrakech, la guirlande qui clignote, et que je te paie plus tard, c’est bon ?? – Why not !!! ».
            Et c’est évidemment dignement qu’on est entré dans l’année 2070 en compagnie de Samundra, un jeune népalais, un peu musicien, un peu romantique, au rire beaucoup trop exubérant et sans le sou.
            Happy new year Népal !!

mardi 9 avril 2013

langtang trekking -



Il paraît qu’au Népal, pour être un touriste actif, il faut faire au moins un trekking, on pense évidemment au tour des Annapurna, ou pour les non-fumeurs, l’Everest Base camp. Etant une fumeuse invétérée, et pas forcément fan du trekking autouroute avec 300 millions d’autres cons « fans de montagne », j’ai opté pour le Langtang trekking cumulé au Tamang heritage trail (ça vous parle bien, j’en suis sure !!).
Soit 10 jours de longue et périlleuse marche, sur des cailloux, dans des montées, des descentes, dans les vallées, des dénivelés à n’en plus finir, l’ascension du mont « je sais plus quoi » à 4773 mètres (oui, oui presque la hauteur du Mont Blanc !! Je suis un peu fière), des courbatures, des ampoules pour certains, des coups de soleil, des nez d’abord crumble puis après épluchage « cul de babouin », et tout ça pour quoi ?? Pouvoir exhiber son fessier fermement moulé dans un legging ??!!! Oui peut être secrètement !! Arrêter de fumer ?? ça j’ai pas eu le choix, à 3000 mètres d’altitude, les clopes sont nettement moins appréciables. Ou tout simplement, profiter de paysages incroyables au milieu de l’Himalaya. Bref plein de bonnes raisons.
Pour ce faire, j’avais décidé de me débrouiller  par moi-même, pas de guides, pas de tour organisé, les permis pour le trek coutent suffisamment chers. La voix de ma chère mère retentissait dans ma tête « surtout ne fais pas de trek toute seule », mais avec qui ?? C’est alors que j’ai rencontré Sandra, et naïvement à la recherche d’infos, on s’est fait entourlouper par une vendeuse de trek, « nous aussi on voulait aider les pauvres népalais dans le besoin », et voilà comment on s’est retrouvé avec un guide, Kumar grand timide au sourire doré, un peu trop cher pour nos budgets, sans compter que dans les montagnes, les prix flambent beaucoup trop, pour les économies on repassera !!


 Nous voilà donc parti pour 10 jours de trekking, avec pour commencer un voyage de 9h de bus pour faire 150 km. L’explication ; des routes pourris de montagnes, un bus pourri et surbondé à l’intérieur, 20 ou 30 personnes sur le toit et je ne sais pas combien de kilos de bagages, enfin Nepali’s style !!! Tous les éléments nécessaires pour passer un long et dangereux voyage, et ça n’a pas raté, après plusieurs côtes montées en plusieurs essais, c’est l’essieu qui nous a lâché dans une descente, et c’est ainsi que la durée du voyage est passée de 9h à 19h.
Après une bonne nuit de récupération, nos chaussures « drag-queen, crampons qui passent partout » et nous, partons à l’aventure. Une longue et montante journée sur un seul chemin (décidemment le guide ne va pas nous servir à grand-chose) commence, et c’est suantes, le regard vide et le souffle haletant qu’on fait la connaissance de Agathe, Seb et Jai, leur guide, et de Claire et Manon (une psychomot, la précision semble importante pour démontrer qu’on n’est décidemment pas des acharnées du travail !!).
On se suivra donc pendant plusieurs jours, de villages en villages, de paysages en paysages, faisant parfois la course, suivant l’humeur de nos guides « vous partez en avance, on vous rattrape à la pause thé » (et il y en a eu des pauses). Et ainsi de suite, au fil des jours, des coups de gueule, des coups de motivation (moins nombreux étrangement), toujours des paysages et des points de vue hallucinants, entourés de montagnes de 7000 mètres. On a pris l’air, savouré, pris des photos (excuse souvent reprise pour faire des pauses), on a eu froid et même eu la neige au coin du feu.
Mais on n’a pas eu que des paysages, on a aussi eu droit aux sherpas portant des charges toujours plus volumineuses et plus lourdes, aux yacks, aux biquettes, aux villages tibétains, aux douches froides, aux pas de douches, aux « soirées » (couchés 9h svp) au coin du poêle, et à tous les petits plaisir de la montagne.
Evidemment comme tout Français qui se rencontrent en voyage, on a beaucoup, beaucoup, beaucoup parlé bouffe, et on n’a pas fait qu’en parler d’ailleurs, sur la pancarte des conseils de montagne, ils précisaient en altitude il faut manger gras, et bien on s’est pas gêné, des pâtes, du fromage, du fromage, des gâteaux !!
Et maintenant retour à Katmandu, on est fières d’avoir les fessiers de Nadia Comaneci, les cuissots de Jannie Longo et les mollets de Richard Virenque, mais toujours la bouée, ah le trekking ça vous gagne !!

lundi 8 avril 2013

kathmandu - काठमाडौं



Après un passage de frontière, plus que folklorique, je n’ai jamais une frontière pareille, un pont sépare l’Inde et le Népal, personne ne s’arrête et si vous ne vous arrêtez pas pour tamponner vos papiers, personne ne le fera pour vous. Et sur ce pont, une effervescence incroyable, des bus, des vélos, des rickshaws, tous bondés à craquer, on croirait qu’un peuple entier part en exode !! Dans tout ce tumulte (et parce que je pionçais gentiment dans le pick-up), j’ai raté la frontière indienne, ce qui m’a valu un aller-retour, loin d’être gratuit. Une fois ma clandestinité régularisée et allégée de mes derniers euros, je saute dans un bus et me retrouve à Kathmandu en compagnie de Marie, rencontrée dans le bus.
            Comme bien souvent, on se dégote une guest-house pourrie, un peu à l’écart de Thamel (le quartier à touriste de la ville). Pour ces 8 jours dans la capitale, ça sera une chambre moyenne, mais lumineuse nous dit-on, et deux douches communes à l’intimité plus que limitée. L’une d’elle avec un énorme trou dans la porte, à hauteur de fesses et sans eau chaude et l’autre, une porte parfaite, mais une fenêtre sans carreaux, avec évidemment un miroir parfaitement placé pour avoir une vue sur l’extérieur (et vice et versa) mais heureusement avec de l’eau chaude ; comprendre un vague filet d’eau marron et tiédasse, nous obligeant à coller notre derrière sur un carrelage à l’hygiène plus que douteuse !! Un bonheur de douche !!



            J’avais jusqu’à présent éviter les grosses mésaventures, à part des pertes de chaussettes, culottes, rien de dramatique, mais le Népal a bien changer la donne, laissez moi vous conter les aventures de Béné le boulet.
            Une fois mes affaires déballées, et la faim se faisant ressentir, je pars à la recherche d’un ATM, l’engin enfin trouvé, je prends le temps de l’apprivoiser, visiblement trop de temps, car en plein milieu de la transaction, coupure de courant (chose fréquente à Kathmandu, la ville n’a que 12h d’électricité quotidienne). Et voilà ma carte coincée dans la machine, l’argent débitée et les roupies jamais récupérées. C’est un peu excédée, que je poireaute 1h30, sur les conseils d’un Népalais qui avait contacté la banque. J’étais bien décidée à camper devant l’engin, jusqu’à un miraculeux retour de courant et une restitution de ma carte. C’est finalement frigorifiée et affamée que je réclame l’aide d’un autre autochtone, plus efficace ce coup-ci, qui m’informe qu’il faut arrêter de se brosser Martine, ma carte ne ressortiras pas par magie, je devrais aller la récupérer 3jours plus tard à la banque (l’histoire se passe évidemment la veille d’un week-end).
            Je n’étais visiblement plus destinée à utiliser cette carte, car le jour même de sa récupération, c’est dans un taxi que je laisse généreusement mon porte-monnaie, adieu permis de conduire à la photo hideuse, carte de crédit, et argent liquide !!

            Toutes ces déboires de carte me font m’éterniser dans la grande ville et me permettent de bien découvrir la capitale (entre visite à la banque, à l’ambassade, au commissariat). J’ai eu cent fois le temps de me perdre dans toutes ces ruelles pavées, au milieu desquelles on trouve des petites places cachées, avec son stupa et son temple. Les rues sont étroites, bien souvent les immeubles sont en brique avec des fenêtres et des balcons en bois gravés, à l’image de l’ancien palais royal. La vie y pullule, des vendeurs ambulants de fruits et légumes, samossas, momos, installés sur les places, partout des gens assis devant leur porte à boire des thés et à papoter, comme souvent en Asie, des boutiques qui dégueulent de choses utiles ou inutiles, et bien souvent cachés derrière des rideaux crasseux, des petits resto, où l’on peut déguster beignets sucrés, salés, Dal Bhat et autres spécialités, le tout sur fond de klaxon.
            J’ai tenté au maximum d’éviter Thamel, le quartier des touristes, où l’on ne trouve que des hôtels, des restaurants occidentaux, aux prix indécents, des boutiques de souvenirs, cachemire, pashmina, bijoux, les boutiques d’équipement qui vous vendent des faux North Face à des prix dérisoires et agence de trekking, un paradis du shopping et de la dépense. On passe son temps à se faire happer par des vendeurs à l’anglais parfait et à l’entourloupe bien rodée.
            Mais ne crachons pas complètement dans la soupe, j’ai quand même quelques fois céder à la tentation d’un bon repas occidental et hors budget, pour le souvenir et pour penser à vous !!!
Namaste Kathmandu !!!